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C’est avant tout le trottoir qui te dirige. Puis les murs, les portes, les vitres et les reflets. La stratégie consiste à n’adopter aucune stratégie particulière. Tu marches et continues de marcher car c’est ici le seul moyen de réduire les distances entre celui qui construit les espaces et celui qui habite les espaces. Entre celui qui projette, planifie, exécute puis s’en va et celui qui pratique, s’adapte, s’approprie et reste. Alors tu restes et tu marches et c’est dans ce mouvement qui n’en est pas un que tu collectes tout ce qui ramène au trottoir. 

Il n’existe aucune carte qui puisse te dire où aller et tu es perdu depuis un moment déjà mais si tu tournes à droite et prend la première à gauche puis continue tout droit tu y arrives et si tu tournes à droite et prends la deuxième à gauche puis encore à gauche et continue tout au bout du bout de la route tu y arrives aussi. Alors tu y arrives et le soleil tape dans le rétroviseur du bus puis atterris dans tes yeux. Tu lèves le visage et tout en haut de l’immeuble, une main. Une main qui tient une cigarette, une main sans corps ni visage car les stores sont fermés, presque entièrement, encore juste assez ouverts pour laisser passer des cigarettes, des doigts, des mains. Toutes ces mains, toutes ces mains, toutes ces mains qui inventent des formes et des textures, qui construisent des immeubles et des villes, puis y restent. 

Camille Kaiser

Exposition à La julienne jusqu’au 22 décembre. Entrée libre du lundi au vendredi, 9h - 18h.